Gespräch Albert Thomas mit Hjalmar Branting und Thorvald Stauning in Stockholm, 19. April 1917

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AN, Fonds Thomas, 94, AP 180. Mschr. Durchschlag, 5 S.1

Auszug

                                                                                                         20 Avril 1917

NOTE POUR M. LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES

[...]2

   En même temps que moi se trouvait à Stockholm3 le Ministre socialiste danois: Stauning. A la différence de Branting Stauning passe pour être un représentant des idées allemandes. Il est en rapport avec les socialistes allemands.

   Dès que Branting, invité à déjeuner à la Légation de France par M. Thiébaut me rencontre,4 il me dit tout de suite que Stauning désirait vivement me voir et il me déclare que vu ses sentiments, il attachait une grosse importance à ce que je lui exposasse le point de vue français.5 Comme je connais Stauning depuis de longues années, comme il a été de tout temps un socialiste modéré, réformiste opposé aux doctrinaires allemands, comme nous avons, dans nos Congrès, souvent lutté ensemble, à Amsterdam, à Stuttgart, à Copenhague,6 contre les intransigeances de la Social-Démocratie, je me suis décidé à le voir et je dois dire tout de suite que je me félicite d'être allé au rendez-vous fixé par Branting.

   Voici à peu près comment s'est déroulée notre conversation:

   Nous avons parlé d'abord des affaires russes. Nous sommes tombés d'accord pour estimer qu'une paix séparée était pour la Révolution Russe, pour le socialisme russe, une impossibilité,7 et Stauning a convenu que les espérances que certains socialistes allemands pouvaient avoir de ce côte étaient tout à fait illusoires.

   Il m'a demandé s'il y avait en France quelque lassitude de la guerre et à quel point l'on en était. Je lui ai décrit notre situation actuelle, l'état de notre armée que j'avais tant admiré quelques jours avant mon départ pour la Russie. Je lui ai montré la force nouvelle de l'armée anglaise, la tranquilité financière que nous donnait l'adhésion des Etats-Unis, bref toutes les raisons de confiance et d'espérances qu'avait notre peuple.8

   Je lui ai demandé alors s'il avait quelques renseignements sur les troubles de Berlin et s'il savait autre chose que le contenu de la dépêche de l'Agence Wolff. Il me répondit qu'il ne savait rien de plus. J'insistais sur l'importance que pouvait présenter un pareil mouvement.

   Je ne crois pas beaucoup, lui dis-je, à la Révolution allemande. Si, cependant, contre toute attente, elle pouvait se produire, cela faciliterait beaucoup les choses. Néanmoins, la guerre s'est développée de telle manière, qu'il devient difficile aujourd'hui, pour l'opinion française, de distinguer entre le Hohenzollern et le peuple allemand.

   Stauning me répondit que cela était bien dommage, car, selon lui, il n'y a, dans la masse allemande, aucune haine contre les Français. Ce sont les Anglais qui sont détestés à l'heure actuelle par les Allemands. Beaucoup d'Allemands souhaitent pouvoir faire la paix avec notre pays.

   Je lui répondis qu'à certaines heures on avait pu penser que l'atrocité même de la lutte n'avait pas développé les sentiments de haine de peuple à peuple, maintenant récemment encore les dévastations commises dans la région de la Somme, de destruction systématique de tous les villages, de toutes les cultures, de tous les arbres fruitiers, avaient profondément irrité toute l'armée, que de jour en jour il nous devenait hélas de plus en plus difficile de distinguer entre le Gouvernement allemand et son peuple.

   Mais, lui dis-je brusquement, tout cela n'a qu'une importance secondaire. Il faut que nous parlions nettement et franchement. Où en sont les Socialistes allemands sur la question d'Alsace-Lorraine?

   - Où en êtes-vous vous-même, me répondit-il.

   - Pour nous, nous n'avons pas changé. Vous pouvez prendre tous les Socialistes français, même nos minoritaires, peut-être même nos Kienthaliens,9 tous sont d'avis que la guerre ne peut pas se terminer sans que la France ait recouvré l'Alsace-Lorraine. C'est pour nous une question de Droit. Avant la guerre, Jaurès, moi-même, beaucoup de Français non socialistes nous avons pu penser qu'un régime de liberté développé en Alsace-Lorraine pourrait peut-être régler un jour la question. Nous voulions épargner à l'Europe l'atroce guerre qu'elle subit en ce moment. La question toute entière est rouverte. Il faut la réparation du Droit violé en 1871. Il faut que cette réparation même apparaisse comme la garantie de l'autonomie des Nations, de leur droit à disposer d'elles-mêmes. Sur ce point, il nous est pas possible de transiger.

   Branting rappela que nos Congrès socialistes ont parlé de la Constitution [gemeint consultation] des Alsaciens-Lorrains.

   - Oui, lui répondis-je, cela est vrai. Mon avis personnel est qu'il n'y ait pas de consultation, mais je reconnais que le Parti, à peu près unanimement, a résolu, conformément aux principes de la Révolution française, que les Alsaciens-Lorrains devraient être consultés. Je dois cependant ajouter que les socialistes n'admettront pas que les immigrés anciens ou récents décident du sort de l'Alsace-Lorraine. S'il faut une consultation, il faudra étudier dans quelles conditions elle pourra avoir lieu et j'attends là la procédure pratique.

   En tout cas, même si notre Parti parle de consultation, il a affirmé une idée, il a indiqué un but de guerre. Que disent, que veulent les Socialistes allemands?

   Stauning restant silencieux, Branting dit, d'ailleurs avec son assentiment, qu'il connaissait bien les sentiments des Socialistes allemands. Les Socialistes allemands considèrent que les pays d'Alsace-Lorraine sont allemands de langue, d'origine, de tradition, et qu'ainsi ils doivent rester à l'Allemagne.

   - Eh bien, lui dis-je, il faut qu'ils l'affirment, qu'ils l'affirment tous. Les Français et les socialistes de tous les pays sauront ce que pensent les socialistes allemands des questions de droit.

   Je retiens de cette partie de notre conversation qu'il est plus important que jamais d'insister auprès de tous les pays neutres sur l'idée que le retour à la France de l'Alsace-Lorraine ne constitue pas une annexion ni une conquête, sur l'idée que le principe posé par la Révolution française des droits des peuples à disposer d'eux-mêmes est tout contraire au principe allemand qui proclame qu'un tel peuple étant de race ou de langue allemande, doit faire retour à l'Allemagne.10

   Branting m'a avoué lui-même qu'avant son voyage en France11 il n'avait pas très bien compris notre point de vue. Il a insisté que je l'explique tout au long à Stauning et Stauning un peu surpris de ma vivacité et de mon intransigeance, m'a déclaré qu'il exposerait aux Socialistes danois ces idées, qui pour lui, avaient quelque nouveauté.

   Nous sommes tellement accoutumés à nos pensées nationales sur ce point, que nous ne voyons pas suffisamment la propagande à faire, constante et obstinée, pour les faire comprendre aux Neutres.

   J'entamai alors avec Stauning une autre question: "Notre but particulier, à nous Français, c'est l'Alsace-Lorraine puisqu'aussi bien la question a été rouverte. Mais les Alliés et nous-mêmes en tête, nous avons toujours soutenu que nous menions une guerre de liberté, que nous voulions défendre les petites nations, leur assurer libre existence. Je sais bien que les Socialistes allemands ont répliqué, qu'ils ont opposé à l'Angleterre l'Irlande, à la France le Maroc; ils ont dénoncé nos menées impérialistes. Je ne veux pas discuter sur ces différents point, mais ce que je veux constaté, c'est que tous les Republicains, tous les Socialistes de France ont conçu l'espérance et ont exprimé la volonté que la guerre actuelle soit la dernière des guerres. Ils ont exprimé comme but de guerre, dès les premiers jours, l'établissement d'institutions internationales d'arbitrage et ils ont adhéré sans réserve comme à leur programme, aux formules du Président Wilson sur les institutions internationales et sur la Société des Nations.12

   Or, sur ce point encore, les Socialistes allemands n'ont rien dit, à l'heure même où la Révolution russe et l'adhésion de l'Amérique - de ce plus grand des Etats neutres, qui a été obligé par sa volonté pacifique même, d'entrer dans la guerre, mettent réellement en lumière le caractère de guerre de liberté qu'[a] notre guerre, les Socialistes allemands se taisent.

   - Sont-ils, oui ou non, pour le programme du Président Wilson?

   Le jeune Sécretaire du parti socialistes suédois,13 qui assistait à l'entretien, répondit avant Stauning, mais avec son assentiment, que les Socialistes allemands avaient félicité Bethmann-Hollweg de quelques déclarations en ce sens, mais qu'ils ne s'étaient pas prononcés sur les institutions d'arbitrage.

   - Oui, lui dis-je, quelques mots vagues, mais ils n'ont exprimé aucune adhésion vraie.

   Vous vous souvenez, Stauning, que lorsque la question fut posée devant nos Congrès, en particulier la question de l'arbitrage obligatoire, les Socialistes allemands nous raillèrent. De même que le Gouvernement allemand aux Conférences de la Haye,14 apportait des propositions destinées à faire échouer celles des Alliés, de même au nom du matérialisme économique ou de toute autre doctrine, les Socialistes allemands s'opposaient à tout effort en notre sens.

   Vous devez vous en souvenir d'autant plus que, contre ces tendances doctrinaires, vous avez souvent lutté avec nous contre eux.

   Stauning sembla très attentif à ces souvenirs. Je lui rappelai que les socialistes scandinaves avaient été d'accord avec nous dans toutes nos luttes contre la Social-Démocratie allemande.

   - Ce qui sortira de cette guerre, lui dis-je, ce sera la fin de l'hégémonie de la Démocratie socialiste allemande et l'union de tous ceux qui veulent vraiment, en réalistes et en socialistes sincères, la réalisation de nos idées.

   Pour moi, j'attends à l'heure des négociations, l'appui délibéré et manifeste des socialistes des pays scandinaves.

   Stauning protesta alors en me disant que malgré ce qu'on disait de lui, il n'était pas l'agent des socialistes allemands. Il restait fidèle à nos anciennes ententes, mais il cherchait passionnément et en considérant que c'était son devoir de Neutre, le moyen de terminer le plus rapidement possible le conflit actuel.

   Je comprends, lui dis-je, vos sentiments, mais il faut bien que vous sachiez que le conflit actuel ne peut se terminer que dans la justice.15

   Me permettez-vous, me dit-il, de répéter ce que vous m'avez dit, aux socialistes allemands? Je dois voir ces jours-ci Scheidemann et d'autres socialistes allemands. Puis-je leur répéter vos déclarations?

   Je lui répondis: Je n'y fais aucune opposition. Il faut qu'ils sachent ce que nous pensons d'eux. Je demande seulement que tout ceci ne devienne l'objet de polémique ou de discussion, objet d'articles de journaux. Vous êtes Ministre; je le suis et comme hommes de Gouvernement, nous sommes tenus à certaines réserves.

   Il me promit de ne faire aucune publication.16 Il paraissait, à la fin de l'entretien, très ému de notre rencontre, et Branting m'assura dans la soirée que l'effet produit sur cet homme, que je tiens comme un homme de conscience et comme un homme sincère, avait été profond. Mais sa présence à Stockholm, les interviews de Huysmans, les échanges de télégrammes, les projets de voyage de Lénine, tout indique un formidable mouvement dans le socialisme international.

   Il faut que nous restions sur ce terrain. Il faut que nous faisions savoir à tous les Socialistes neutres quels sont vraiment nos buts de guerre, comment nous ne prétendons ni à conquêtes, ni à annexions, mais que nous leur fassions connaître en même temps - car ils l'ignorent beaucoup plus que nous ne le pensions - l'importance si singulier de la question d'Alsace-Lorraine.17

Anmerkungen

1   Dreimal habe ich Archives Nationales in Paris angeschrieben und um die Genehmigung gebeten, dieses Dokument veröffentlichen zu dürfen (19.1., 21.7. und 10.10.2004). Eine Antwort habe ich nicht bekommen. In meinem dritten Schreiben habe ich abschließend geschrieben, daß ich es als Zustimmung betrachte, wenn bis zum 15. November keine Antwort eintreffe. - Die Wiedergabe des Gesprächs, unter Bezug auf das Telegramm von Thomas, aus dem auch zitiert wird, bei Ribot 1924, S. 253-255, ist insgesamt nicht korrekt. - Siehe auch schwed. Social-Demokraten 20.4.1917, S. 1; dort auch ein Bild, das Thomas, Stauning und Branting in den Räumen des Parteivorstands, wo das Gespräch stattfand. Es dauerte eineinhalb Stunden. Branting war sowohl Gesprächsteilnehmer als auch Dolmetscher. Aus dem Resumé von Thomas geht hervor, daß außerdem noch Arthur Engberg am Gespräch teilnahm. Nach Social-Demokraten war das Gespräch "gänzlich von vollständiger Offenheit und von vollständigem Vertrauen geprägt " ("präglades alltigenom av fullständig uppriktighet och förtroende"). Man ging auseinander "mit den besten Hoffnungen, es habe in einem gewissem Grad dem großen Ziel genutzt, nämlich dem sicheren und dauerhaften Frieden durch die Schaffung eines geordneten Rechtszustands zwischen den freien Völkern, was die internationale Losung der Sozialdemokratie ist und sein müsse" ("med de bästa förhoppningar att det kunnat i någon mån vara till gagn för det stora mål, den tryggade och varaktiga freden genom skapande av ett ordnat rättstillstånd mellan de fria folken, som är och måste vara socialdemokratins internationella lösen"). Ähnlich auch Stauning in einem Interview in dän. Social-Demokraten 21.4.1917: "Ich freute mich besonders, einen Parteigenossen, einen alten Bekannten aus Frankreich, zu treffen und unser Treffen hatte auch einen überaus herzlichen Charakter " ("Det glædede mig særdeles at træffe en Partifælle, endda en gammel Kending fra Frankrig, og Sammenkomsten havde da ogsaa en overmaade hjertelig Karakter"). Über den Inhalt des Gesprächs könne er nichts sagen, nur soviel, "daß Herr Thomas keineswegs unversöhnlich war, lebhaft an den Friedensdiskussionen, die stattfinden, interessiert war und er die weitverbreitete Behauptung, man wolle Deutschland vernichten, zurückwies" ("at Hr. Thomas ingenlunde var uforsonlig, han syntes levende interesseret for de Freds-Drøftelser, som nu maa finde Sted, og han tilbageviste den meget udbredte Tale om at tilintetgøre Tyskland"). Nach einer Tagebucheintragung des dänischen radikalliberalen Innenministers Ove Rode habe dieser von schwedischen Politikern erfahren, daß Thomas Stauning als einen Idioten mit großem roten Bart, der ihm 20 idiotische Frage gestellt habe, bezeichnet habe; zitiert bei Fluger 1974, S. N. 48. Im Rückblick bezeichnete Thomas (Brief an Stauning 9.10.1922) das Gespräch mit Stauning als angenehm und interessant; genannt ebd. - Siehe auch Bericht von Stauning in seinem Schreiben an Ebert, 21.4.1917, in ABA, SDF, 531 (Durchschlag); dort auch hschr. Konzept Stauning auf dänisch und hschr. Übersetzung ins Deutsche. Bericht Staunings an Scheidemann und Ebert in Kopenhagen am 26.4.1917, in Scheidemann 1921, S. 121, und Scheidemann 1928/2, S. 6. - Das Gespräch genannt bei Mousson-Lestang 1988, S. 377f.

2   Über die allgemeine Situation in Schweden und die Sehnsucht nach Frieden in den skandinavischen Ländern sowie über Brantings Ententefreundlichkeit ("sentiments d'affection incontestables pour l'Entente et plus particulièrement pour la France") und seinen Leitgedanken: "cette idée d'une paix équitable et juste, mais obtenue le plus rapidement possible, qui domine toutes ses actions". Erwähnt unter Hinweis auf ein früheres Telegramm, das ISB sei nicht auf Einladung von Branting nach Stockholm gekommen. Branting stehe jedoch in Verbindung mit Huysmans und versuche wie dieser alle Friedensmöglichkeiten zu nutzen ("cherche tous les moyens qui peuvent hâter la paix"). - In seinen Interviews in Stockholm bedauerte Thomas nach Dagens Nyheter 20.4.1917, S. 9, und Svenska Dagbladet 20.4., S.9, die Haltung der skandinavischen Neutralen, keine Stellung und vor allem nicht Stellung gegen die Mittelmächte zu nehmen. - Nach dem Bericht von Stauning an Ebert am 21.4., siehe oben Anm. 1, wurde in dem Gespräch mit Thomas auch die Friedenskonferenz angesprochen, was aus dem Bericht von Thomas von den hier zitierten einleitenden Formulierungen abgesehen nicht hervorgeht: "Er verwirft die Teilnahme an einer Konferenz nicht, meint aber, dass seine Parteifreunde sich vorbehalten müssten, dazu Stellung zu nehmen". In dem Bericht bei Ribot 1924, S. 353, heißt es dazu, bevor der Bericht von Thomas zusammengefaßt wiedergegeben wird: "M. Albert Thomas n'hésitat pas à affirmer qu'ils refuseraient toute participation (20 avril)". Die Frage der Konferenz wurde nur im Interview mit Thomas in Svenska Dagbladet 20.4.1917, S. 9, angesprochen. Thomas antwortete "reserviert", daß er nur ungenaue Informationen aus Zeitungen habe, aber von Branting eingehender informiert werde. - In einem Gespräch mit Frederik Borgbjerg in Haparanda am 21.4. zeigte er sich ablehnend einer internationalen Konferenz gegenüber: man könne nicht "in Ruhe" ("tranquillement") diskutieren, während Sozialisten einander töteten; eine Konferenz bringe nichts ("ne peut conduire à rien"), bevor nicht die sozialistischen Grundvoraussetzungen in jedem Land zur Wiederherstellung der Internationale erreicht seien. In Bericht Thomas an französischen Außenminister, 21.4.1917, in AN Paris, Thomas, 94 AP 180, Tel. AST/M 29.

3   Albert Thomas kam am 19.4.1917 nach Stockholm. Siehe seine Interviews in schwed. Social-Demokraten 20.4.1917, S. 1; Dagens Nyheter 20.4., S. 9; Svenska Dagbladet 20.4., S. 9. Er reiste am 20.4. weiter nach Petrograd.

4   An diesem Essen nahmen auch noch der Sozialdemokrat Erik Palmstierna, der Liberale Baron Theodor Adelswärd, der englische Gesandte Howard und der russische Gesandte Nekljudov teil, nach Palmstierna 1953, S. 49 (Eintragung 19.4.).

5   Stauning war schon Anfang April daran interessiert, mit den Delegationen der Entente nach Petrograd in Verbindung zu kommen, siehe die Telegramme bzw. Telegrammkonzepte an Louis Dubreuilh und Francis Johnson, 2.4.1917, von bzw. an Olof Aschberg vom 2.4. bzw. 3.4.1917, von bzw. an Alsing Andersen, 4.4. bzw. 5.4.1917, und Alsing Andersen an Branting, 5.4.1917, in ABA, SDF, 528 bzw. 531. An Branting wurde telegraphiert, daß die französischen und englischen Delegationen in Petrograd bleiben sollten, "bis unser Mann kommt" ("til vor Mand kommer"), d.h. Borgbjerg, "und daß Konferenz mit ihnen auf dem Heimweg erwünscht sei" (og at konference med Dem er ønskelig paa Hjemrejsen"). Strauning erkundigte sich auch bei Magnus Nilssen und Lian am 16.4.1917, ob irgendwelche Kontakte mit de Delegationen in Kristiania stattgefunden hätten; in AAO, LO, Boks 11, sak 525, und ABA, SDF, 531 (Durchschlag).- Die Antworten aus London und Paris konnten keine Auskünfte geben, siehe Telegramme von Francis Johnson, 5.4. und 6.4.1917, und Telegramm von Louis Dubreuilh, 8.4.1917, in ABA, SDF, 528. Johnson wies darauf hin, daß es sich um eine Delegation der Regierung handele.

6   Die internationalen Sozialistenkongresse 1904, 1907 und 1910.

7   So auch in seinen Interviews in Stockholm, nachgewiesen oben in Anm. 3. - Dies nennt Stillig 1977, S. 59, Anm. 136, von dem Gespräch mit Thomas.

8   Dies nennt Stillig 1977, S. 59, Anm. 136, von dem Gespräch mit Thomas

9   Anhänger der Zimmerwalder Bewegung, nach der zweiten Zimmerwalder Konferenz in Kienthal 1916.

10   Nach Staunings Bericht an Ebert, 21.4.1917, nachgewiesen oben Anm. 1, war der Ton "nicht unversöhnlich" und es bestehe durchaus die Möglichkeit, über die elsaß-lothringische Frage zu "verhandeln". - Am 21.4. traf Thomas auf der Weiterfahrt am 21.4.in Haparanda Frederik Borgbjerg, der ein Friedensprogramm der MSPD in Rußland vorlegen wollte. Hinsichtlich Elsaß-Lothringen teilte Borgbjerg mit, daß die MSPD trotz Kritik der öffentlichen Meinung Grenzberichtigungen akzeptiere, um Gebiete mit französischsprechender Bevölkerung Frankreich anzuschließen. Dagegen protestierte Thomas: Sprache und Ethnizität seien keine Argumente, das Recht Frankreichs auf Elsaß-Lothringen sei 1871 verletzt worden, und dies müsse revidiert werden. Siehe Bericht von Thomas an französichen Außenminister, 21.4.1917, in AN, Fonds Thomas, 94, AP 180. - In einem Gespräch Staunings mit Scheidemann und Ebert in Kopenhagen am 26.4. wurde folgender Eindruck vermittelt: "Von Thomas meinte Stauning: er sei offenbar für den Frieden und suche über die elsaß-lothringische Frage hinwegzukommen". Die Stellungnahme der MSPD wurde "zur genauen Information Thomas' " folgendermaßen zusammengefaßt: man sei gegen eine Rückgabe von Elsaß-Lothringen, lasse aber über Grenzberichtigungen mit sich reden; nach Scheidemann 1921, S. 121, und Scheidemann 1928/2, S. 6.

11   Branting besuchte Frankreich im Juli 1915, siehe Nachweise bei Graß 1975, S. 152f.; Mousson-Lestang 1988, S. 160-162.

12   Siehe Wilsons Senatsrede am 22.1.1917. - Auf den "Enthusiasmus" der französichen sozialdemokratischen Fraktion für Wilsons Friedensprogramm wird auch in schwed. Social-Demokraten 20.4.1917, S. 1, besonders hingewiesen.

13   Gemeint ist Arthur Engberg, der allerdings nicht Parteisekretär, sondern Sekretär im Holländisch-skandinavischen Komitee war. Engberg war damals 29 Jahre alt. Zu Engberg siehe Dok. Nr. P/06b, Anm. 13.

14   Die 2. Haager Friedenskonferenz 1907.

15   In den oben in Anm. 3 nachgewiesenen Interviews wird das etwas unterschiedlich pointiert. In Social-Demokraten heißt es: wir kämpfen "einen Kampf für das Recht, für die Freiheit und Selbstbestimmung der kleineren wie größeren Nationen" ("som en strid för rätten, för både smärre och större nationers frihet och självbestämningsrätt"). In Dagens Nyheter: "wir kämpfen für einen gerechte Sache, für die Freiheit der Nationen und einen auf solidem Grund basierten Frieden" ("vi kämpa för en rättvis sak, för nationernas frigörelse, för demokratiens seger, för de små nationers frihet och för en på solid grund baserad fred"), und wir "arbeiten kräftig daran, den deutschen Widerstand zu beugen" ("arbeta kraftigt för att böja det tyska motståndet"). In Svenska Dagbladet: "der Weltkrieg sei ein Kampf der Demokratie gegen den deutschen Militarismus und Cäsarismus" ("världskriget var en demokratiens kamp mot den tyska militarismen och cesarismen"), und es sei eine "Bedingung fürs Leben" ("lifsbetingelse"), "den Krieg bis zum Ende zu kämpfen, bis ein ehrenvoller und dauernder Friede erreicht werden könne" ("att kämpa striden till slut, tills en ärofull och varaktig fred kunde uppnås").

16   Im Bericht von Stauning an Ebert, 21.4.1917, nachgewiesen oben Anm. 1, wird hervorgehoben, daß dieser "unter dem Siegel der Verschwiegenheit, aber im Einverständnis mit Genossen Thomas geschieht". In seinem Interview in dän. Social-Demokraten 20.4.1917, S. 4, erklärte Stauning, daß er selbstverständlich nicht auf den Inhalt des Gesprächs eingehen könne; siehe oben Anm. 1. - In einem Brief an Branting, 6.5.1917, in ARAB, NL Branting, 3.1:12, beschwerte sich Thomas über eine gewisse Indiskretion von Stauning und wies auf Informationen in Vorwärts hin. Er protestiere Stauning gegenüber. "Il est Ministre et doit comprendre ce qu'est la responsabilité gourvernementale en pareil cas". Nur wenn Diskretion garantiert sei, sei er zu einem erneuten Treffen auf der Rückreise aus Petrograd bereit. Ein solches Gespräch hatte Borgbjerg vorgeschlagen und darum bemühte sich später auch Stauning, um Informationen seitens der MSPD weiterzuvermitteln. Ein weiteres Gespräch fand am 18.6.1917 in Stockholm statt; siehe Dok. Nr. P/37.

17   In letzterer Hinsicht verhandelte Thomas dann in Petrograd, siehe Stillig 1977, S. 139f.