Pressekommuniqué zu den Sitzungen mit der ungarischen Delegation am 29.-30. Mai 1917, 31. Mai 1917

P/25a
CHA, Stockholm, N. & C., Mai 1917:4. Hekt., 4 S.1

COMMUNIQUÉ A LA
PRESSE
.           
                               
                  
31 mai 1917.

   Le Comité hollando-scandinave a reçu les 29 et 30
mai la délégation du Parti Socialiste de Hongrie, composée
de Bokanyi, Buchinger, Garami, Dr. Kunfi, Weltner et Jaszai,
délégué de la Centrale Syndicale.

   Les déclarations faites peuvent se résumer comme
suit:

   I. Le Parti Socialiste Hongrois est partisan d'une paix
immédiate sur la base générale suivante: pas d'annexions,
pas d'indemnités de guerre et la restauration politique complète
des états occupés. La restauration économique des
territoires détruits incombe aux états, dans le cadre desquels le
territoire détruit est maintenu. Mais, à cette règle
générale il importe de faire deux exceptions:

   a) La Belgique, dont le rétablissement a
été promis par le gouvernement allemand dans sa
déclaration du 4 août 1914. La délégation hongroise
maintient le principe du rétablissement de la Belgique aux frais de
l'Allemagne. Mais, si le maintien de cette révendication avait pour
conséquence de prolonger la guerre, les frais du rétablissement
de la Belgique devraient être supportés par tous les grands
états belligérants en rapport avec leur capacités
économiques.

   b) La Serbie. Comme la Serbie est trop petite et trop faible
pour se reconstruire, elle devra également obtenir l'aide de tous les
grands états belligérants. Nous demandons en outre que la Serbie
puisse obtenir un accès à la mer, par exemple, par la
réunion du Monténégro à la Serbie, et que
l'Autriche abandonne sa politique commerciale traditionnelle contre la
Serbie.

   c) En ce qui concerne l'Alsace-Lorraine, la
délégation hongroise désire qu'une entente se fasse entre
les partis d'Allemagne et de France et elle voit dans cette solution seulement
la garantie d'une paix durable.2 Les partis socialistes de Serbie et
de Bulgarie doivent suivre une politique analogue d'entente pour
résoudre le problème de Macédoine.

   D) La Pologne. La délégation hongroise est
partisan de la réunion de tous les territoires polonais en un seul
état indépendant, allié à tous les états
voisins, mais elle réclame comme programme minimum, l'autonomie de la
Pologne russe, si tel est le désir du peuple de la Pologne russe, et la
liberté nationale ainsi que la garantie de développement pour les
territoires polonais qui relèvent d'un autre état.

   E) Les questions nationales d'Autriche-Hongrie ne se
résoudront pas par la dislocation de l'empire, mais par la
réalisation des plus larges réformes démocratiques, par
l'autonomie nationale, par le développement culturel et
économique à l'intérieur de l'état actuel.

   F) Le principe "sans annexion" signifie aussi que les colonies
occupées seront restituées.3

   2. Le Parti Socialiste Hongrois demande que la paix soit
basée sur les fondements du droit international, l'institution de
l'arbitrage obligatoire, le désarmement sur terre et sur mer, et il
reconnaît l'interdépendance du désarmement sur terre et le
rétablissement avec garantie de la liberté de la mer. Il demande
que pour garantir la liberté de la mer, il soit créé une
police maritime internationale. Il demande l'internationalisation des
détroits, canaux, des voies importantes de transport international
(Dardanelles, Gibraltar, etc.). Il considère qu'il est du devoir de tous
les partis socialistes de combattre dès maintenant les tendances
à faire une guerre économique après la guerre militaire,
et pour ces motifs, il pense qu'une lutte énergique s'impose dans les
pays de l'Entente contre les résolutions du Congrès de Paris de
1916, de même qu'une lutte énergique s'impose dans les pays
centraux contre le mouvement en faveur de la création d'une Europe
centrale.

   3. La délégation hongroise désire que les
négociations de paix des états belligérants et le travail
pour la paix entrepris par l'Internationale ne soient pas dominés
exclusivement par les questions nationales ou territoriales, et elle veut,
comme représentante de la classe ouvrière, attirer l'attention de
celle-ci sur le fait qu'il n'existe pas seulement une oppression nationale,
mais également une oppression sociale, et elle désire que dans
les négociations on se préoccupe également des questions
d'assurance et de politique sociale.

   4. La délégation hongroise est pour une
participation inconditionnelle à la Conférence, mais elle n'est
pas partisan de la discussion de la faute, parce qu'elle considère
l'examen de cette question comme inutile en ce moment et indésirable au
point de vue de la paix. Mais, si l'organisation d'une véritable
conférence générale et internationale demandait
l'inscription de cette question à l'ordre du jour, la
délégation hongroise ne considère pas ce fait comme une
raison pour décliner l'invitation. La délégation hongroise
est profondément convaincue que les peuples dans tous les pays
belligérants désirent la paix et que dans tous les pays, les
gouvernements sont responsables de la guerre. Elle pense en outre que ce ne
sont pas les causes occasionnelles mais les forces permanentes de l'oppression
et de l'exploitation nationale et sociale qui ont provoqué la guerre,
l'impérialisme, les tarifs protecteurs élevés,
l'oppression nationale, le manque de démocratie et l'inexistence d'un
réel controle parlementaire même dans les pays régis
démocratiquement, la domination de l'oligarchie financière en
France, le tsarisme de Russie, les oligarchies féodales et nationalistes
de Hongrie, les hobereaux et les grands industriels de Prusse, l'absence de
gouvernement parlementaire en Allemagne, voilà d'après la
délégation hongroise quelques unes des véritables
coupables. La glorieuse révolution russe a écarté une des
causes réelles de la guerre et la délégation pense que
l'Internationale fera oeuvre plus utile si les sections nationales, au lieu de
discuter inutilement le problème de la faute, se lèvent dans leur
propre pays contre les puissances organiquement responsables de la guerre,
contre le nationalisme en France, contre les hobereaux et les bureaucrates de
Prusse et d'Allemagne, contre l'asservissement national et social des masses
populaires de Hongrie. La délégation hongroise s'engage à
lutter dans cet esprit pour la démocratisation complète de la
Hongrie et elle espère que les socialistes français lutteront
contre l'idéologie chauviniste et que les socialistes allemands
lutteront pour la conquête de l'égalité politique en Prusse
et pour l'introduction du régime parlementaire en Allemagne. Elle
exprime ce voeu, non pas parce qu'elle veut se mêler de la politique
intérieure des autres partis, mais parce que l'examen de la situation
générale et des possibilités de la paix l'ont convaincue
que la démocratisation est un problème international et une
garantie de paix entre les peuples.

Anmerkungen

1   Dort auch hschr. franz. Konzept von Huysmans, Versionen mschr.
franz. mit hschr. Verbesserungen, hekt. deutsch und mschr. schwed. Auch in
ARAB, Holländsk-skandinaviska kommittén, Box 1; IISG, NL Troelstra,
433 (franz.); IISG, Collection Deuxième Internationale, 236 (hekt.,
franz.) und 237 (hekt., franz., nach Vorwärts 2.6.1917); schwed.
Social-Demokraten 1.6.1917, S. 1; Brügel 1925, S. 300-301.

2   Vgl. Dok. Nr. P/21, Anm. 47.

3   In der bei Brügel 1925, S. 300-301, abgedruckten Version,
die ansonsten nur kleinere sprachliche Abweichungen enthält, folgt nach
diesem Passus: "Bezüglich der Kolonien tritt die Delegation für das
Prinzip der offenen Tür ein". Dieser Satz steht im ungarischen Memorandum,
nachgewiesen in Dok. Nr. P/24, Anm. 1.